Nord-Ubangi : Le cachot de l’Escadron Mobile de la Police Nationale Congolaise de Gbadolite, une route vers l’enfer (alerte d’un ancien détenu)

L’alerte vient d’un ancien détenu de ce cachot de fortune. En plus de traitement dégradant et inhumain qu’ils subissent, les détenus survivent des conditions de détention extravagantes.

Dans un échange téléphonique avec la rédaction de liberatenews.info, un ancien détenu qui a requis l’anonymat, déplore les conditions de vie dans le cachot de l’escadron mobile de Gbadolite d’où il affirme avoir passé 1 mois.

« Je vous appelle parce qu’il se passe de choses bizarres à l’amigo de GMI Gbadolite … c’est déplorable. Je suis le témoin oculaire, car j’ai passé environ un mois de détention là-bas et je viens d’être remis en liberté. Les détenus n’ont pas droit à la douche, ils urinent, mangent et mettent leurs matières fécales à l’intérieur de la cellule ! »

Et d’ajouter, « En plus de ces odeurs nauséabondes, les détenus subissent de traitements dégradants et inhumains ainsi que des tortures corporelles à répétition. Ce qui est grave, le Commandant Stéphane EYENGAFIO ferme les yeux et laisse faire, comme si nous étions encore à l’époque coloniale » renchérit cet ancien détenu qui demande aux autorités compétentes et des acteurs des ONG de défense de droits humains d’avoir un œil regardant sur cette unité de la Police Nationale Congolaise.

Contacté ce mercredi matin 13 octobre 2021 par liberatenews.info, le major Stéphane EYENGAFIO a préféré ramener le journaliste au cachot pour interroger les détenus à sa présence.

A l’unanimité, tous les 13 détenus dont 5 policiers et 7 civils rejettent en bloc les allégations de leur ancien compagnon. Toutefois, certains affirment uriner de temps en temps dans des pots pour renverser les urines au travers des petits trous se trouvant derrière la cellule.

Pour sa part, très satisfait des réponses de ces détenus, le commandant de l’Escadron Mobile de la Police Nationale Congolaise de la ville de Gbadolite, évoque l’adage selon lequel « qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage ».

Le major incriminé dit être victime d’une lutte de positionnement : « Je sais que je suis combattu, mais cela ne va nullement me décourager et surtout que je maîtrise les droits des détenus, je travaille conformément à cela. Si ces gens envient mon poste, ils n’ont qu’à venir me remplacer proprement, mais pas dans la diffamation ».

Ce dernier attribue les tortures et traitements inhumains à la pratique de bleusaille entre les anciens et nouveaux détenus. Pratique qu’il affirme toujours décourager.

Notons que l’Escadron mobile de Gbadolite autrefois Groupe Mobile d’Intervention est locataire dans les installations de l’Hôpital Général de Référence de Gbadolite où tous les bureaux sont entassés dans un même appartement avec un cachot de fortune.

Ange NDANYO