Sans trop penser aux conséquences de sa décision, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Muhindo Nzangi Butondo décide de fermer la faculté de médecine dans plusieurs universités du pays ! Quels sont les critères objectifs sur lesquels le Ministre s’est-il basé pour pouvoir fermer la faculté de médecine des établissements et n’autoriser que 16 pour toute la république ?
A en croire la note circulaire n° 033/MINESU/CAB.MIN/MNB/JCMV/RKK/NMS/2021 du 17 septembre 2021 à l’attention des recteurs des universités publiques et privées de l’ESU, le rapport du Conseil National de l’Ordre des Médecins transformé en recommandation des états généraux de Lubumbashi a suffit pour une telle décision du Ministre Muhindo Nzangi! Pourtant sur le plan forme, on ignore les critères retenus par le Conseil National de l’Ordre des médecins qui, régulant la profession de médecin en se basant sur l’éthique médicale des ” produits finis” et non ceux en formation, aurait établi les listes des universités où les facultés de médecine seraient non viables à travers le pays!
Sur toute l’étendue du territoire national, seules 16 universités sont autorisées à organiser le recrutement des étudiants dans cette faculté dès la prochaine année académique.
Parmi les universités retenues il y a : L’université de Kinshasa ; L’Université de Lubumbashi ; l’Université de Kisangani ; l’Université catholique de Bukavu ; l’Université protestante du Congo; l’Université Evangélique en Afrique ; l’Université de Kikwit ; l’université officielle de Bukavu ; l’Université de Goma ; l’université de Tshumbe ; l’Université catholique de Graben ; l’Université Kongo ; l’Université de Mbandaka ; l’Université libre des pays de Grands Lacs ; l’Université de Kindu ainsi que l’Université Officielle de Mbuji-mayi.
Cette décision est annoncée le vendredi 17 Septembre dernier à Kinshasa, seulement 4 jours après les très célèbres états généraux de l’ESU tenus à Lubumbashi du 10 au 14 septembre dernier, éclabousse la théorie de l’acte contraire. Selon un expert, la fermeture des facultés de médecine ayant reçu l’autorisation de fonctionner par voie d’arrêté devrait s’exécuter aussi par la même voie. Or, dans le cas d’espèce, c’est un circulaire qui semble avoir une préséance sur l’arrêté!
S’agit-il tout simplement d’une orientation populiste? Quel est le sort des étudiants des universités où la faculté de médecine est non viable ?
A cette dernière question, la note circulaire fait savoir que ” les dispositions ultérieures préciseront les modalités de réorientation des étudiants de classes montantes des établissements frappés par la mesure de fermeture de la faculté de médecine, vers les universités viables appelées à poursuivre les enseignements de médecine “. Seront-ils transformés ipso facto viables d’autant plus qu’ils viennent des institutions non viables?
Les jours avenirs nous en dirons plus sur cette affaire.
Rappelons que les états généraux de l’Enseignement Supérieur et Universitaire avaient engendré 329 recommandations en perspective de la requalification et du redressement de l’enseignement supérieur et universitaire congolais..
Emmanuel MOMOTOY