Le feuilleton de la remise et reprise décalée et recalée à chaque date fixée au cadastre minier traduit un blocage entretenu par une mauvaise foi politique de certaines autorités du régime de Kinshasa. C’est ce que ressent un collectif des organisations féminines de la Société civile. Sentiment exprimé dans leur mémorandum adressé au Premier Ministre Jean Michel Sama Lukonde ce jeudi 08 juin 2021 à Kinshasa.
Ces femmes s’estiment sidérer de voir une série de reports de la remise et reprise au cadastre minier. Et le grain de sable serait le Premier Ministre Jean Michel Sama Lukonde qui coince et bloque la roue de tourner correctement après la décision salutaire de sa Ministre des mines, Madame Antoinette N’samba Kalambayi.
Dans ce mémo lui adressé cet après-midi, ce collectif des organisations féminines de la société civile dénoncent l’injustice et la discrimination auxquelles Madame Chantal Bashizi Lembo fait l’objet depuis plus de 29 mois, après sa nomination à la tête de la Direction Générale du cadastre minier. Ce collectif d’organisation composé des Femmes Solidaires FESO, du Réseau pour le Développement Intégral du Congo REDIC, de Hope Mama Africa HMA, de Oisillons Groupe-Le Monde par le Féminin, la DJFED (Dynamique de Jeune et Femme pour le Développement Durable, de la Dynamique des Jeunes Femmes Fortes DYJFF et le CONAFED; déplore l’attitude du Premier Ministre dans le blocage actuellement observé pour la remise et reprise au Cadastre Minier.
« Après plusieurs manœuvres des dignitaires de l’ancien régime faisant obstruction à l’exécution des actes de Son Excellence Monsieur le Président de la République sur fond des calculs politiciens et dépourvus de patriotisme, c’est votre excellence qui s’illustre à ce jour par des instructions illégales dans un secteur aussi vital pour la nation congolaise et malheureusement à l’encontre d’une femme qui fait la fierté́ de l’Etat Congolais par son savoir-faire, en contradiction avec la vision du chef de l’Etat qui consisterait, sauf meilleure approche, à faire participer des femmes compétentes à la gestion de la chose publique », lit-on dans ce mémo.
Par ailleurs, le collectif d’organisations féminines de la Société civile a également tenu à faire quelques observations au Premier Ministre Sama Lukonde qui, semble-t-il, comme son prédécesseur, s’est livré à privilégier, les intérêts de sa fratrie régionale que de faire respecter le droit et de surcroît le droit de la femme :
« Réunies dans diverses organisations féminines de la société civile, pour notre part, nous vous soumettons les observations suivantes :
- Au nom du principe de la continuité́ des services publics, vous êtes Co-signataire de ladite ordonnance et il parait contrasté que vous vous opposiez à son exécution sans raison de droit ;
- Publiée au Journal officiel, l’ordonnance présidentielle est exécutoire et toute obstruction à sa mise en œuvre est illégale;
- Les interdictions répétitives et inexpliquées violent le principe constitutionnel de l’égalité́ d’accès aux services publics et frisent la discrimination ».
Pour rappel, nommée Directeur Général du CAMI par Ordonnance présidentielle n°18/138 du 27 Décembre 2018, Madame Chantal Bashizi Lembo avait été notifié 28 mois après par Madame Antoinette N’samba Kalambayi par sa lettre n° CAB.MIN/MINES/ANSK/00460/01/2021 du 21 mai 2021, par laquelle elle a instruit aux deux responsables sortant et entrant de procéder à la remise et reprise. Cette dernière était initialement prévue le 31 mai 2021 avant d’être reportée au 17 juin, puis au 02 juillet, ensuite renvoyée au 17 juillet prochain, sur instruction du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Emmanuel MOMOTOY