RDC : Enseignement supérieur au Nord-Ubangi face à la réforme LMD : une nécessité de qualification du corps scientifique

L’enseignement supérieur au Nord-Ubangi traverse une crise structurelle majeure, exacerbée par la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD) en RDC. Aucun établissement d’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de la province ne dispose d’au moins cinq titulaires d’un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) dans un domaine spécifique, rendant impossible l’organisation du cycle de Master (2e cycle).

Cette situation compromet non seulement la formation académique des étudiants mais aussi l’émergence d’une recherche scientifique locale capable de répondre aux défis du développement provincial et national.

Face à cette réalité préoccupante, un effort considérable doit être fait pour encourager les membres du corps scientifique à poursuivre des formations avancées. L’obtention du DEA, voire du Doctorat, doit devenir une priorité institutionnelle soutenue par des bourses, des partenariats académiques et un accompagnement administratif adapté. À défaut d’un tel engagement, ces cadres devraient être reconvertis en administratifs, sous réserve des postes vacants, conformément à l’esprit de la circulaire de Son Excellence Madame la Ministre de l’ESU.

L’avenir de l’enseignement supérieur au Nord-Ubangi dépend donc de la capacité des établissements à investir dans le renforcement de leur corps académique. Sans enseignants qualifiés, la réforme du LMD restera une utopie pour la province, maintenant ainsi les universités et instituts supérieurs dans un cycle d’impuissance académique et de stagnation intellectuelle. Il est temps d’agir pour garantir une relève scientifique digne de ce nom.

Ngbolua Koto-Te-Nyiwa, PhD