Fusillade impliquant la MONUSCO à Kasindi : Bintou Keita, simplement choquée!

Les casques bleus, “de retour de congé“, ont ouvert le feu au poste frontalier de Kasindi entre la RDC et l’Ouganda pour “des raisons inexpliquées” provoquant une fusillade sans précédent contre la population. Un scénario embarrassant pour la mission onusienne alors en perte de vitesse en République Démocratique du Congo.

Pour l’instant le bilan officiel de cette fusillade du dimanche 31 juillet 2022 fait état de 2 morts et 15 blessés, selon le gouvernement congolais, parmi la population de la localité de Kasindi au Nord-Kivu.

Dans un communiqué de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU, Bintou Keita dit apprendre “avec stupéfaction cet incident”

Nous avons appris avec stupéfaction l’incident grave qui s’est produit, ce matin, à Kasindi, à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda. Au cours de cet incident, des militaires de la Brigade d’Intervention de la force MONUSCO de retour de congé, ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves” a indiqué la cheffe de la MONUSCO.

Et d’ajouter : “les auteurs de la fusillade ont été identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquête qui a déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises. Les contacts ont été également établis avec le pays d’origine de ces casques bleus pour qu’une procédure judiciaire soit initiée urgemment avec la participation des victimes et des témoins, afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais“.

Bintou Keita a, à travers ce même communiqué, présenté ses condoléances ” les plus attristées aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés“.

En réaction, le Gouvernement de la RDC se dit non seulement consterné, mais a également signifié que les casques bleus concernés par cet incident ne pourront plus faire partie des contingents de la MONUSCO, en attendant l’aboutissement du Plan de retrait de cette force onusienne de la République Démocratique du Congo.

Dans un communiqué de presse signé par le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya, le gouvernement congolais condamne et rassure, en outre que des dispositions requises sont en cours pour assurer la prise en charge matérielle et judiciaire consécutive à ce drame. Pendant ce temps, il a initié conjointement avec la MONUSCO une enquête pour établir les responsabilités, connaître les motivations d’un tel forfait et obtenir des sanctions sévères à l’encontre des casques bleus incriminés  qui sont, du reste, aux arrêts.

Cet incident intervient quelques jours après les manifestations de la population dénommée ” bay bay MONUSCO” dénonçant l’inefficacité de la mission onusienne en RDC en général et dans sa partie orientale en particulier.

Didier MONDO