Le ministre de Commerce Extérieur vient d’interdire toute commercialisation, importation et consommation, en République Démocratique du Congo, du jus de pomme de la marque Sud-Africaine CERES conditionné entre le 14 et le 30 juin de cette année. Une décision très tardive du ministre du Commerce Extérieur Jean-Lucien Busa et qui pourrait coûter la vie à plusieurs compatriotes et enfants Congolais.
L’alerte de la Commission du Marché Commun pour l’Afrique Orientale et Australe – COMESA- a été lancée depuis le 11 octobre 2021. Cet alerte déclarait impropre à la consommation plusieurs lots des produits jus pomme de la marque CERES, vendus dans 7 pays africains dont la République Démocratique du Congo. Ce lot de jus pomme CERES contient une teneur élevée en patuline, une mycotoxine nocive à la santé que l’on retrouve généralement dans certaines moisissures. C’est ce qui a motivé le ministère de commerce extérieur à prendre les mesures urgentes ci-dessous, rendues publiques dans un communiqué ce 1er novembre 2021.
» 1. Interdiction formelle de toute importation, commercialisation et consommation des produits jus de pomme de la marque CERES, conditionnés entre le 14 et le 30 juin 2021, sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo jusqu’à nouvel ordre.
Il s’agit des lots suivants:
- CERES pomme en carton de 4x6x200ml, code bar 60012402000018;
- CERES pomme en bouteille de 275ml, code bar 6001240222676;
- CERES pomme en carton de 12x1L, code bar 6001240100011.
2. Instruction aux services habilités de procéder au retrait du marché et à la destruction desdits produits dans le respect des normes règlementaires applicables en la matière;
3. Instruction aux Secrétaires Généraux au Commerce Extérieur, à l’Économie Nationale, à l’Agriculture et à la Santé Publique; au Commissaire Général de la Police National Congolaise (PNC), aux Directeurs Généraux de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), de la Direction Genéral des Migrations (DGM); et au Directeur du Programme National d’Hygiène aux Frontières (PNHF), chacun en ce qui le concerne, de procéder à l’exécution immédiate des présentes mesures. »
Signalons par ailleurs, bien que mal connues, les mycotoxines sont en tête de liste des contaminants naturels les plus répandus dans les denrées alimentaires au niveau mondial. Ce sont des substances toxiques et cancérigènes produites par des champignons, qui atteignent la chaîne alimentaire par les plantes et les fruits.
La patuline, quand à elle, est produite par plusieurs espèces de champignons des variétés Penicillium, Aspergillus et Byssochylamys, présents dans les fruits, principalement les pommes. Les effets neurotoxiques, immunotoxiques et mutagènes de la patuline ont été confirmés sur l’animal. Les dernières techniques d’analyse développées permettent aujourd’hui de les détecter, d’évaluer leurs niveaux et de démontrer, comme avec ces études, que certains produits alimentaires dépassent les niveaux autorisés de ces substances nocives à la santé humaine.
Emmanuel MOMOTOY