RDC : Poursuites judiciaires contre Salomon Idi Kalonda, « un dossier vide » pour ses avocats !

Poursuivi pour avoir notamment « entretenu des contacts avec le conseiller spécial en matière de sécurité du président rwandais Paul Kagame en vue d’engager des hostilités contre la RDC », Salomon Idi Kalonda, conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, a comparu ce jeudi 17 août 2023 devant la Cour militaire de Gombe siégeant en foraine à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.

Alors qu’il a été arrêté dans des conditions peu commodes le 30 mai dernier sur le tarmac de l’aéroport international de N’djili à Kinshasa, Salomon Idi Kalonda, cadre du parti de l’opposition Ensemble pour la République, a été chargé par le ministère public de « comploter » avec les officiers rwandais pour déstabiliser la RDC. Il s’agit d’une nouvelle prévention évoquée alors qu’il était arrêté pour « détention illégale d’arme », une charge curieusement non retenue par l’auditeur supérieur militaire!

Aussitôt commencée, l’audience a été suspendue et l’affaire a été renvoyée pour le 18 septembre prochain afin de permettre à la partie défenderesse de pénétrer le dossier.

En à croire Me Hervé Diakese, l’un des avocats de Salomon Idi Kalonda, son client n’est pas justiciable devant une juridiction militaire. « Salomon Kalonda n’a rien à faire devant une justice militaire. Il n’est pas constitutionnellement justiciable d’une justice militaire. Et tout état de cause, Salomon Kalonda n’a rien à faire devant aucune instance judiciaire de ce pays au regard des faits qu’on prétend lui reprocher », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience avant de d’affirmer que c’est « un dossier vide ».

La partie défenderesse soutiens d’ores et déjà que l’ensemble de faits évoqués par le ministère public sont des accusations postérieures à la raison initiale pour laquelle Salomon Kalonda avait été interpellé « et qui avait même fait l’objet d’une conférence de presse et issus d’une détention irrégulière, d’un ensemble d’accusations que nous allons, en temps utile, démontrer la fausseté, au même titre que l’accusation du pistolet était fausse, et aujourd’hui, même leurs propres auteurs y ont renoncé. Donc, nous sommes très sereins là-dessus ».

« La raison pour laquelle on avait arrêté irrégulièrement et détenu dans les services des renseignements militaires Salomon Kalonda était une fausse raison, c’était un prétexte, c’était une manipulation et ses auteurs n’ont pas eu le courage aujourd’hui de le soutenir devant la justice militaire. La même manière, les autres accusations qui en découlent », a-t-il insisté.

La prochaine audience s’annonce donc mouvementée.

Emmanuel MOMOTOY