
La République Démocratique du Congo applique des nouveaux tarifs sur les billets d’avion domestiques depuis le 07 août 2021. Une baisse officielle, a-t-on annoncée, des prix des billets d’avion à plus de 40%.
Ces nouveaux tarifs aériens, très applaudis par la population, traduisent une certaine rationalisation, selon le Ministre de l’Economie, dans la recherche du » prix juste » en matière de fixation des prix dans ce secteur.
D’après le gouvernement, cette baisse facilitera la mobilité des personnes et de leurs biens sur le territoire national et garantira » un accroissement des flux commerciaux et humains » entre les 26 provinces du pays.
Cependant, près d’un mois après, l’arrêté fixant ces nouveaux tarifs souffre d’application ou mieux s’applique selon la volonté de chaque compagnie aérienne.
» La tarification dépend de type d’appareils en exploitation « nous lâche un des opérateurs actifs du secteur aérien. Les places à bord d’un Airbus coûtent moins cher que celles d’Embraer ou encore d’Antonov pour un même trajet !
A titre d’exemple, pour le trajet Kinshasa – Gbadolite, deux compagnies aériennes qui desservent la ville appliquent chacune sa propre tarification au-delà de l’arrêté. Air Kasaï avec son Antonov facture le billet d’avion à 300$, tandis que Colibri Air nouvellement installé avec son appareil Embraer 145 vend le billet à 304$ après la tarification promotionnelle de 250$ en cours d’application. Pourtant, la tarification officielle fixe le prix de billets d’avion pour le même trajet à 148,9$ ; donc applicable seulement aux appareils Airbus !
Ce contraste dévoile que toutes les villes du pays desservies par d’autres types d’appareils qu’Airbus ne bénéficieraient donc pas de cette baisse claironée sur tout le toit. Assiste-t-on alors à la démarche du gouvernement qui, selon le Ministre de l’Economie Jean Marie Kalumba, n’a pas consisté à rabattre les prix des billets d’avion mais de les appliquer selon la réglementation ? Pourquoi parler de la baisse là où il y a plutôt l’application de la réglementation ?
En tout cas, les mesures vantées à tue-tête risquent de devenir tout simplement des annonces populistes et politiciennes.
Emmanuel MOMOTOY