RDC /NORD- UBANGI : Réflexion sur la corruption électorale et la responsabilité des grands électeurs

À chaque cycle électoral impliquant les grands électeurs, la corruption refait surface, avec des transactions financières colossales. Pourtant, paradoxalement, la province concernée demeure l’une des plus pauvres du pays et même du monde.

Ce contraste illustre l’échec d’un système où l’argent circule abondamment pour influencer les scrutins, mais sans jamais profiter au développement local.

L’un des constats les plus accablants est qu’aucun ancien grand électeur, après avoir bénéficié de ces pratiques, n’a investi dans une entreprise ou un projet économique structurant capable de créer des emplois et de réduire la pauvreté. Cela soulève une question fondamentale : à quoi sert cet argent si, une fois le scrutin passé, il ne contribue ni au bien-être collectif ni à la transformation économique de la province ?

Quant aux corrupteurs, leur comportement reste inchangé : ils n’apportent aucune innovation ni amélioration significative à la gestion publique. Les élites locales continuent d’entretenir un cercle vicieux où les intérêts personnels priment sur l’intérêt général.

Face à cette réalité, une prise de conscience collective est impérative. Il est temps que les citoyens, notamment les jeunes et les acteurs de la société civile, exigent une redevabilité plus stricte des élus et une rupture avec les pratiques électorales mafieuses. Lutter contre la corruption ne se limite pas à dénoncer les faits ; il s’agit aussi d’adopter une approche proactive, en valorisant des modèles de leadership fondés sur l’éthique, la transparence et la vision à long terme.

L’avenir d’une province ne se joue pas dans les marchés électoraux clandestins, mais dans la capacité de ses dirigeants à poser des actes concrets pour le développement et le bien-être de la population.

Ngbolua Koto-Te-Nyiwa, PhD