RDC : 3 jours après sa libération provisoire, François Beya évacué en France pour des soins

L’ancien patron de la sécurité du président de la République Démocratique du Congo, François Beya, est évacué vers Paris, la capitale française, dans l’après-midi de ce vendredi 19 août 2022. Officiellement, le vieux “Fantômas“, y est allé pour recevoir des soins, trois jours seulement après avoir obtenu une liberté provisoire par la Haute Cour militaire qui le juge notamment pour “complot” contre le Chef de l’Etat.  Il a, pour ce déplacement, obtenu trois autorisations dont une de la Haute cour militaire, selon une source judiciaire, et deux autres de la présidence pour son jet et une autorisation de sortie du territoire pour lui, en tant que “conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité”!

François Beya a été embarqué dans un avion médicalisé de marque Falcon 900 à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa pour Paris où il a manqué, selon son avocat Me Jeannot Bukoko, un rendez-vous médical pendant qu’il était détenu à l’agence nationale des renseignements (ANR) à Kinshasa.

Il faut noter que cette évacuation intervient après six mois de détention de l’ANR à la prison centrale de Kinshasa ex Makala, deux mois de procès et une récusation des juges.

À l’issue de ce séjour médical, François Beya devrait ensuite rentrer à Kinshasa pour la suite de son procès devant la Haute Cour militaire, qui le juge aux côtés de son assistant et trois colonels de forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la police nationale congolaise (PNC).

La Haute Cour militaire lui a accordé le mardi 16 août dernier la liberté provisoire pour des raisons “humanitaires” estimant que sa santé s’est dégradée davantage depuis sa détention notamment à la prison de Makala.

Pour rappel, le complot présumé de François Beya contre le Chef de l’Etat Felix-Antoine Tshisekedi porte entre autres sur la rétention de certaines informations au Président et des liens qu’il entretient avec l’ex-Président Joseph Kabila qui l’avait nommé directeur général des migrations entre 2001 et 2019 et certains anciens caciques de son régime. Ce dernier, qui a plaidé non coupable, estime faire plutôt l’objet d’une cabale.

Emmanuel MOMOTOY