Depuis plusieurs années, un vent nouveau souffle dans les esprits des congolais : la nostalgie des belles années Zaïre. Ces années de paix exempte du génocide et des bruits des bottes à répétition à l’Est du pays. Ces années de dignité et d’intégrité du territoire national où la République Démocratique du Congo sous le règne du Maréchal Mobutu était le grand Congo respecté avec à sa tête un leader charismatique et visionnaire.
Ce vent nostalgique n’épargne pas le secteur de la musique en RDC où les absences de grandes figures de la musique tel Franco Luambo Makiadi, se font sentir. Cette nostalgie des années Zaïre a-t-elle engendré la Musique Populaire de la Révolution ?
En effet, un jeune duo des jeunes kinois masqué sous l’acronyme MPR porte haut les couleurs, la nostalgie des belles années musicales Zaïroises. Ce duo composé de Yuma Dash et Zozo Machine souffle un vent frais d’une production musicale très engagée. Le leitmotiv ou crédo de la Musique Populaire de la Révolution, à en croire leurs différentes thématiques, est de divertir les masses tout en les éduquant. Un choix pas très facile à opérer quand la majorité d’artistes congolais consacre leur texte aux individus, histoires de cœur et des femmes avec des clips et paroles immoraux.
Le MPR, Musique Populaire de la Révolution, est un groupe qui se veut fidèle à l’atmosphère qui règne dans la capitale congolaise, Kinshasa. Dans leur production, le groupe offre l’image de la ville telle qu’elle est connue. Une preuve de « décomplexions » de cette génération des musiciens qui combinent à merveille la rumba, le rap, et le folklore dans ses clips inspirés des années Zaïre.
MPR ne rime pas avec l’UDPS
Artistes engagés, le dernier tube “Nini tosali te ?” (Que n’avions-nous pas fait ?) de la Musique Populaire de la Révolution -MPR- a énervé plus d’un partisans de Félix Antoine Tshisekedi et les membres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, éternelle force politique opposée au Mouvement Populaire de la Révolution du Maréchal Mobutu Sese Seko.
Musique Populaire de la Révolution MPR vs Union pour la Démocratie et le Progrès Social, l’interpellation des jeunes artistes congolais a choqué la majorité des partisans du pouvoir en place qui n’ont pas hésité à les accuser de tous les maux. « Dans le passé, ils chantaient des telles chansons ? Nous acceptons ça. S’ils ont besoin d’argent pour le studio, nous pouvons même les aider » réagit ironiquement Jean Marc Kabund, Président ai de l’UDPS, au lendemain de la très controversée censure « impopulaire » contre la chanson révolutionnaire « Nini tosali te ? ».
Si dans l’exercice du pouvoir actuel, certains opposants crie à la dictature fatshiste à l’instar du pouvoir monolithique de Mobutu, certaines actions politiques de l’UDPS aujourd’hui révèlent des pratiques révolues du mobutisme : obliger tous les chefs de corps de la république, les élus nationaux à accueillir le chef de l’État, appeler les autres partis à l’Union Sacrée sans cahier des charges et se foutre de les leurs, l’intolérance des militants et la manie de vouloir tout manigancer pour que l’actuel président n’ait pas de concurrence de taille – spectre de la candidature unique – aux élections présidentielles de 2023.
Effectivement, lorsque le pouvoir d’emploi à reproduire Mobutu, il ne fait pas beau s’appeler MPR, Musique Populaire de la Révolution soit-il.
Rédaction