Ils sont désormais visibles et disponibles dans la ville depuis le début du mois une année déjà. Ce sont des taxi-motos dits “wewas” qui errent à travers tous les artères de la ville de Gbadolite. Leur objectif : assurer le transport local des personnes et de leurs biens avec un tarif compétitif de 1000Fc pour une course locale.
Selon Boniface Aisé KEBELA, Président de l’Association des Motocyclistes de la Province du Nord-Ubangi, APNU en sigle, la décision inattendue de mettre en place des courses locales découle du patriotisme qui anime leur association. « C’est pour valoriser notre ville qui n’est pas la moindre et qui est d’ailleurs un chef-lieu de la province » explique-t-il avant de chuter par un appel « au soutien de leur initiative par des hommes de bonne volonté » en ravitaillement des motos neuves pour garantir sa pérennité.
Notons qu’aussitôt lancer le 30 juin 2020, le phénomène a pris de l’ampleur et la ville est de nouveau mouvementée. Un des passagers visiblement satisfaits nous a affirmé que « c’est un soulagement tant soit peu pour le transport en commun dans la ville ».
Pendant ce temps,le bonheur des “wewas” fait le malheur des “tolekistes” (conducteurs de taxi-vélos) qui grincent les dents et voient leur clientèle volée à l’éclat. Toutefois, le Président de l’association des Tolekistes se dit confiant. Emmanuel NATOLE YELI alias MAMALE rassure qu’ils ne vont pas baisser la garde : « nous allons continuer à œuvrer, même si les taxi-motos envahissent la ville » a-t-il souligné.
La ville de Gbadolite, qui n’a pas connu des tels moyens de transport sous les règnes du feu Maréchal Mobutu, doit désormais sa survie à l’adaptation.
Déjà elle a été desservie en transport local par des taxi-vélos pendant que les rares taxi-motos n’assuraient que la liaison entre Gbadolite et ses extrémités dont notamment la cité de Mobayi-Mbongo, la commune rurale de Molegbe et bien d’autres localités environnantes.
Emmanuel MOMOTOY